Lettre n°16 ---- Hiver 2022

3 mars 2022

L’Encyclopédie du Développement Durable a quinze ans

L’Encyclopédie du Développent Durable a fêté en 2021 son quinzième anniversaire. Elle a, rappelons-le, une triple originalité. D’abord elle a été créée dans un cadre associatif, celui de l’association 4D – Dossiers et Débats sur le développement Durable - Ensuite, c’est la seule encyclopédie en France à porter spécifiquement sur le développement durable. Enfin elle a la particularité de s’adresser à la fois au grand public, aux spécialistes du domaine et aux militants.

Comme toute encyclopédie son objet est à la fois de réunir des connaissances autour d’un domaine sous une forme accessible à tous et de les organiser de manière aussi structurée que possible. Pour couvrir le mieux possible la multiplicité des dimensions du développement durable, l’Encyclopédie a ainsi été structurée depuis son origine autour de sept grands chapitres :

  • le concept de développement durable, son histoire et sa mesure (indicateurs …) ;
  • les formes et modes de gouvernance associés au développement durable -du local au global (démocratisation des décisions, rôle de la société civile, gestion des communs, nouvelle action publique) ;
  • les pratiques territoriales du développement durable et des transitions écologiques ;
  • le développement durable et l’économie » : nouveaux modèles de consommation et de production, économie éthique et solidaire, transformation des structures et régulations économiques, décroissance ;
  • la finitude de la planète Terre, ses « limites » face à la poursuite d’un développement toujours plus consommateur de ressources, polluant et destructeur ;
    l’évolution des milieux, du climat, de la biodiversité ;
  • la transition vers des sociétés écologiques et solidaires : modes de vie écologiques, réduction des inégalités, extension des droits humains, solidarités internationales, droit des migrants ; éducation et culture ;
  • l’évolution des sciences et techniques et leur maitrise : impact des nouvelles technologies (dont le numérique), démocratie technique, science citoyenne.

S’ajoute à cette structuration autour de ces sept grandes dimensions, une liste de 25 entrées thématiques principales qui permettent aux lecteurs d’accéder plus facilement aux articles qui les intéressent.

Les quelques 250 articles actuellement disponibles sur le site sont encore loin de l’ambition encyclopédique qui supposerait de couvrir l’ensemble de ces thémes de manière satisfaisante – d’autant que problèmes, mais aussi les concepts, évoluent en permanence. Cependant l’évaluation que nous avons faite récemment du taux de couverture des différents champs listés plus haut témoigne d’un assez bon équilibre entre eux – avec des chiffres se situant tous entre 10 et 15 % (voir les tableaux dans l’annexe jointe). Si nous manquons encore d’articles sur des sujets majeurs comme les océans, l’écologisation des modes de vie, le développement durable dans les entreprises, l’éducation et la culture, l’encyclopédie accorde en revanche une large place au thème des communs, au climat, aux nouvelles formes de gouvernance, à l’énergie – sans oublier l’analyse historique et critique de la notion de développement durable.

A l’heure des moteurs de recherche et des réseaux sociaux, on peut s’interroger sur le sens que peut avoir l’idéal des Lumières de rassembler les connaissances dans une encyclopédie structurée. L’époque où beaucoup de foyers avaient dans leur bibliothèque des encyclopédies en plusieurs volumes a disparu, et une consultation article par article de Wikipédia ou de certains blogs s’est très largement substituée à la consultation de ce qui reste d’encyclopédies numériques. Mais c’est paradoxalement cette profusion d’informations disponibles sur le net, la plupart du temps sans aucune hiérarchisation autre que le nombre de consultations - (de l’ordre de 15 000 par mois) -, qui rend utile un lieu de rassemblement comme l’EDD qui permet de faire des connexions entre articles, de suivre l’évolution dans le temps des connaissances et des réflexions et – assez souvent – d’avoir accès à des informations ou points de vue originaux qui ne sont accessibles nulle part ailleurs.

A l’heure de la transition écologique, de la décroissance, de l’anthropocène ou même de l’effondrement, il nous semble que le développement durable, dans sa conception la plus forte, englobant à la fois les dimensions de justice sociale ou intergénérationnelle, d’écologie, de gestion démocratique des biens communs et de développement à l’intérieur de limites, peut très bien recouvrir et intégrer toutes ces notions alternatives. C’est en tout cas ce que s’efforce de faire l’Encyclopédie, qui ne pourra cependant y parvenir sans une implication de tous ceux, lecteurs ou amis, qui considèrent qu’une telle encyclopédie a encore pleinement son sens aujourd’hui.

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A lire : les derniers articles mis en ligne

Marc Gillet  : LES SCENARIOS DU GIEC : Liens entre l’évolution du climat et d’autres déterminants socio-économiques ou environnementaux – décembre 2021.

  • Après un rappel historique sur les scénarios socioéconomiques qui ont été utilisés par le GIEC depuis sa création, les scénarios dits SRES et RCP utilisés jusqu’au cinquième rapport d’évaluation du GIEC, publié en 2014 sont présentés ainsi que les grandes options des nouveaux scénarios SSP à la base du sixième cycle d’évaluation (2014-2022). Les hypothèses retenues pour les cinq canevas (storylines) qualitatifs, portent principalement sur la démographie, l’urbanisation et la croissance économique, leur traduction quantitative est prise en compte par les modèles d’évaluation intégrée développés par de très nombreux organismes et laboratoires de recherche en économie. Ils sont également utilisés pour évaluer les effets et les coûts de diverses politiques et mesures d’atténuation de l’effet de serre, dans le cadre des travaux du Groupe III du GIEC consacré aux dimensions économiques et politiques de la question climatique.
    Voir cet article

Armand Rioust de Largentaye : La PAC victime de son histoire (2 parties) – février 2022.

  • L’élaboration du Plan stratégique national publié fin 2O21 par le Ministère de l’agriculture -, déclinaison française de la Politique agricole commune (PAC) pour la période 2023-2027, témoigne de la difficulté à réformer une politique devenue prisonnière de ses origines et de son histoire. Le besoin d’associer les exigences environnementales aux objectifs de la PAC est apparu tardivement, dans les années 1980, les politiques française et européenne ayant ignoré pendant un quart de siècle les modèles agricoles autonomes de l’après-guerre. Les politiques ont ainsi encouragé une agriculture capitaliste par l’investissement, par les prix garantis, puis par des aides à l’hectare. Le résultat est une agriculture polluante, dépendante du commerce international et de l’agro-industrie, et éloignée du modèle familial initialement préconisé. L’article est structuré en deux parties et quatre chapitres :
    • Chapitre I : Le contenu décevant de la nouvelle PAC 2023-2027
    • Chapitre II : Aux origines de la PAC
    • Chapitre III : A la recherche d’une agriculture durable
    • Chapitre IV : Agroécologie ou rien

-* ee Voir l’articlee - 1ère Partie - eChapitres I et II
-* ee Voir l’article - 2ème Partie - Chapitres III et IV

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L’Encyclopédie du développement durable (www.encyclopedie-dd.org) est toujours intéressée à la proposition de contributions sous forme d’articles ou de remarques.
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